Cet hiver 2012-2013 a été exceptionel à bien des égards : des chutes de neige régulières, un froid présent sans trop d’excès toutefois et surtout sans grande variation de température tout au long de l’hiver, permettant ainsi aux nombreuses perturbations d’alimentées le manteau neigeux régulièrement. Ainsi les cumuls de neige ont été importants et de nombreux records ont été battu notamment dans les Pyrénées.
Penchons nous sur les analyses météorologiques réalisées par MétéoSuisse et Météo France sur les précipitations de cet hiver :
Du coté de la Suisse il a été constaté que durant l’hiver 2012/2013, le régime des vents fut majoritairement de secteur Nord-Ouest à Est. De ce fait, l’advection de masses d’air humides et relativement douces d’origine méditerranéenne et propice aux fortes précipitations fit défaut. De telles situations ne se produisirent qu’en décembre et provoquèrent de copieuses précipitations en Valais.
En raison de la rareté des situations anticycloniques, l’hiver fut marqué au nord des Alpes par le passage de nombreuses perturbations provoquant de fréquentes mais faibles précipitations. Le cumul de ces précipitations aboutit au final à un léger excédent au nord des Alpes et en Valais où de 110 à 140 % de la norme 1981-2010 furent mesurés, voire même de 140 à 170% dans le secteur entre Sion et Brigue.
Du côté Francçais, le passage de nombreuses perturbations provoquant de fréquentes précipitations confirme la couverture neigeuse importante observée sur le Nord des Alpes françaises également. La couverture neigeuse observée en ce début de printemps 2013 est très importante. Les relevés effectués par Météo France en attestent. En effet au 1er avril 2013, grâce à une saison hivernale très enneigée, l’épaisseur du manteau neigeux est excédentaire dépassant 1 mètre sur l’ensemble des massifs, voire 2 à 3 mètres sur le nord de la chaîne des Alpes. Sur les Alpes du Sud, l’excédent atteint plus de 3 fois la normale.
Il est intéressant de constater que l’équivalent en eau du manteau neigeux au 1er avril 2013 présente un excédent de 25 % à 200 %, localement supérieur à 300 % sur la Haute-Savoie et le sud des Alpes. Sur les Alpes du Sud, l’enneigement est très excédentaire comme en 2009 et 2010.
L’enneigement a été exceptionnel sur les Pyrénées centrales et la hauteur de neige dépassait encore 1 à 2 mètres au 1er avril. Des records ont été battus des Hautes-Pyrénées à l’Ariège. Au 1er avril 2013, l’épaisseur du manteau neigeux est encore à un niveau remarquable. L’enneigement présente un excédent de 2 à 3 fois la normale sur les Pyrénées centrales.
Année record dans les Pyrénées
Voici quelques relevés au travers de la chaîne des Pyrénées au milieu de l’hiver, de nombreux records ont été battu:
> Dans les Hautes-Pyrénées
- Station automatique nivôse de l’Ardiden (2450 m) : 4,22 m (précédent record depuis 1996 : 3,97 m en 2003)
- Cauterets (1850 m) : 4,65 m (précédent record depuis 1971 : 4,30 m en 1972)
- Val-Louron (1450 m) : 1,65 m (précédent record depuis 1978 : 1,50 m en 1986)
Les remontées de Cauterets
> Dans les Pyrénées-Atlantiques :
- Arette – La Pierre Saint Martin (1650 m): 3 m (égale le précédent record depuis 1971 datant de 1981)
> En Haute-Garonne :
- Boutx – Le Mourtis (1400 m) : 2,35 m (précédent record depuis 1978 : 2,20 m en 2005)
> En Ariège :
- Station automatique nivôse du Port d’Aula (2150 m) : 4,20 m (précédent record depuis 1996 : 3,28 m en 2009)
- Ascou – Pailhères (1500 m) : 2,75 m (précédent record depuis 1986 : 2,20 m en 2005)
- Guzet (1400 m): 2,20 m (précédent record depuis 1983 : 1,72 m en 2005)
Les paravalanches du versant du Capet qui surplombe le village de Barèges, les paravalanches furent enfouis.
La quantité d’eau stockée dans le manteau neigeux est importante sur la quasi-totalité de la chaîne et très supérieure à la normale. En revanche, les massifs des Pyrénées-Atlantiques ainsi que des Pyrénées-Orientales présentent un léger déficit. En moyenne sur les Pyrénées, l’équivalent en eau du manteau neigeux représente 2 fois la normale. Une telle situation reste exceptionnelle avec des valeurs supérieures à celles de 2009 pour l’ensemble du massif.
Avalanches de printemps exceptionnelles
Avec l’arrivée des beaux jours et de températures plus clémentes, la neige en montagne se transforme, et c’est cette transformation qui va aboutir à des avalanches dites « de neige humide ».
Au fil du temps, la neige va se « tasser », c’est à dire que les cristaux de glace perdent leur forme initiale (en étoile), et finissent progressivement par s’arrondir. La masse volumique de la couche de neige augmente, et passe de 100 kg/m3 (neige poudreuse) à plus de 400 kg/m3 (neige de printemps).
Les avalanches de printemps résultent donc d’une transformation de la neige lors des périodes de réchauffement. La couche de neige s’humidifie à cause de la fonte, voire de la pluie, et perd alors toute cohésion…
Ces avalanches se produisent sous forme de coulées, comme si de la lave descendait d’une montagne, et leurs vitesses peuvent atteindre… 20 à 60 km/h !
Un redoux relativement exceptionnel a été constaté lors de la deuxième décade d’Avril 2013 provoquant ainsi une fonte marquée du manteau neigeux, et ce, jusqu’à des altitudes élevées. Ce phénomène a provoqué des départs naturels d’avalanches très importants dans toutes les Alpes et Pyrénées, dont voici quelques exemples :
> Avalanche à Saint-Christophe-en-Oisans (Isère), filmée par des grimpeurs engagés dans une via ferrata:
> Avalanche du côté du barrage de Tignes.
> Avalanche à Chamonix depuis le glacier de Taconnaz
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> Avalanche sur le col de l’Aubisque
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> Avalanche à Gourette
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