Chez ZAG, l’hiver 2025-26 marque un tournant décisif. La marque chamoniarde a choisi de repartir de zéro pour repenser entièrement sa gamme emblématique UBAC. Exit les anciennes versions : tout a été revu, du noyau à la construction, en passant par la flexibilité, les talons et les spatules désormais plus anguleuses. Seul le nom reste inchangé. Et autant dire que nous sommes impatients de voir ce que cette refonte radicale va donner sur le terrain.
Un changement de philosophie assumé
Ca bouge fort en cette saison 2025/2026 du côté de chez Zag avec de nouveaux ambassadeurs (Mathis Dumas, Enak Gavaggio, Julien Regnier), une identité graphique refondue et des ambitions de progression affichées et le renouvellement d’une gamme importante pour cette marque.
La nouvelle génération UBAC affiche une identité visuelle et technique totalement repensée. Le shape évolue avec une spatule carrée, un semi-cap revisité et une talonnette désormais intégrée à 100 % dans la structure du ski. ZAG prend le contrepied de son approche historique : là où les anciens modèles misaient sur une grande souplesse en spatule et en talon, les nouveaux UBAC gagnent en rigidité pour offrir plus de précision, de stabilité et de performance, notamment sur neige dure. La souplesse, elle, se concentre désormais sous le pied, pour conserver cette sensation de fluidité et d’accessibilité qui a fait la réputation de la gamme.
UBAC 89 : le grimpeur affûté
« Le plus léger et le plus étroit de la gamme, permet de partir pour de longues courses de ski de rando, gardant l’ADN de l’UBAC d’une sensation de freeride et de grandes capacités en descente. Avec une grande rigidité, l’UBAC 89 est aussi une bête en neige dure et a une prise forte pour les pentes les plus raides. » — ZAG
Avec ses 89 mm au patin, ce modèle s’adresse aux amateurs de longues sorties en montagne. Léger, nerveux et précis, il conserve l’esprit freeride de la gamme tout en se montrant redoutable sur les terrains techniques. Un ski taillé pour les grandes traversées et les pentes engagées.
UBAC 95 : le couteau suisse du randonneur
La réputation de l’UBAC n’est plus à faire, y toucher pourrait s’avérer périlleux pour la marque chamoniarde tant ce modèle à personnifier la marque ZAG. Ainsi l’UBAC 95 est sans doute le modèle le plus équilibré de la gamme. Il brille par sa capacité à s’adapter à toutes les conditions : neige trafolée, croûtée, regelée ou même piste damée. Sa nouvelle répartition du flex lui confère une excellente accroche et une stabilité impressionnante, même à haute vitesse. Avec ses lignes tendues et ses extrémités carrées, il semble littéralement glisser sur des rails. Un ski pensé pour les grandes courbes, les descentes engagées et les terrains variés.
« En un mot : polyvalence. L’UBAC 95 est le bon choix pour un guide de montagne pour une raison : il peut tout faire. 95 mm sous les pieds pour profiter de tous les terrains, même pendant les longues randonnées. La nouvelle forme de l’UBAC 95 le rend encore meilleur sur les changements de neige, toujours super fun et accessible mais avec un flex plus rigide pour descendre rapidement. » — ZAG
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| Tailles | 158 / 166 / 173 / 178 / 185 cm |
| Cotes | 115mm / 95mm / 130mm |
| Rayon | R. 19m |
| Construction |
• Bois de peuplier et paulownia, |
| Poids | 2,86 kg en 178 |
| Prix | 749€ | Achetez ici |
Une gamme complète et cohérente
La nouvelle série UBAC se décline désormais en quatre largeurs : 89, 95, 102 et 108 mm. Tous les modèles bénéficient de la même construction revisitée, avec un gain notable en polyvalence. Même les skis les plus larges, historiquement plus exclusifs, gagnent en efficacité sur neige dure.
Un design très réussi !
Côté look, ZAG ne fait pas dans la demi-mesure. Inspirés du street art, les topsheets de la gamme UBAC forment, une fois alignés, une fresque de montagnes aux lignes de plus en plus abruptes. Une esthétique forte, à l’image de cette nouvelle génération de skis. A noter que la gamme SLAP, orientée freeride, profite également d’un lifting graphique.
Interview
ZAG s’est imposée comme une référence incontournable du ski de randonnée français, avec une notoriété qui dépasse désormais nos frontières. Pouvez-vous nous dresser un état des lieux de la marque aujourd’hui ? Quels sont vos principaux défis dans un marché du ski de randonnée en pleine mutation ?
[Bastien SAILLARD – Responsable R&D / Production chez ZAG skis] :
C’est vrai que notre marque est reconnue. C’est vrai aussi que comme dans le secteur tout entier, marques comme pratiquants d’ailleurs, nous sommes confrontés à des défis. Comment concilier passion et pratique responsable ? Comment continuer d’innover sans perdre nos clients dans des offres souvent trop touffues et difficilement lisibles, etc. ? Chez Zag ce sont des questions que nous nous posons. Nous venons de tout reprendre à zéro avec le changement récent de direction. Pour y répondre, notre boussole c’est notre ADN d’artisans de la montagne, et l’observation de la pratique réelle de la montagne, celle de l’expérience vécue des pratiquants, anciens ou nouveaux, experts ou occasionnels, clients de Zag ou pas.
La première chose c’est que Zag veut dorénavant se réaffirmer comme la marque leader du secteur en termes d’initiatives et d’innovation. Pas la plus grande, pas la plus flashy, mais la plus juste. Un discours juste, une offre juste. En ce qui concerne la randonnée, qui est effectivement avec le freeride une des deux composantes de ce que chez Zag nous appelons simplement “le ski total”, notre approche est de répondre aux trois types de skieur rando : ceux qui montent pour monter dur, ceux qui montent pour descendre fort, et ceux qui traversent. Il y a une plateforme commune, mais des caractéristiques et des attentes assez différentes auxquelles je crois nous répondons déjà mieux qu’avant et mieux que les autres avec notre nouvelle gamme à paraître 2025-2026. Le point commun de tous nos modèles c’est qu’ils sont exigeants mais accessibles, pensés non pour briller sur une fiche technique, mais pour offrir du plaisir et des sensations vraies en montagne.
Chez Zag nous sommes persuadés que c’est ainsi que nous pouvons continuer à faire croître un segment qui a boomé au lendemain du Covid et qui semble avoir atteint un plateau pour la profession. Notre croissance reste forte sur l’Ubac, la gamme dédiée rando.
L’UBAC 95 est devenu une véritable légende du ski de randonnée français. Faire évoluer un modèle aussi emblématique et plébiscité par la communauté, n’est-ce pas un pari audacieux ? Comment avez-vous appréhendé cette refonte sans trahir l’ADN qui a fait le succès de ce ski ?
[ZAG] : Faire évoluer un modèle culte est toujours un pari. Si on y touche, on doit le faire “d’une main tremblante”. Le ZAG UBAC 95 est plébiscité depuis des années, on aurait pu d’ailleurs se contenter de le prolonger. Mais dans cet univers, rester immobile, c’est reculer. Pas parce que le ski vieillit, mais parce que la pratique se renouvelle. Le tout premier UBAC 95 était un ski de poudreuse pure, aujourd’hui il se devait de devenir un vrai compagnon toutes neiges. Parce que c’est la réalité de nos massifs.
Ensuite, du point de vue plus technique, nous connaissions parfaitement ses gros points forts et ses quelques limites. Nous avons croisé nos analyses avec les retours de nos riders, ambassadeurs et shops pour bâtir un cahier des charges clair : plus d’accroche et de précision sur neiges difficiles, mais sans perdre la fluidité et la maniabilité qui ont fait son succès. À partir de là, tout s’est joué sur la neige en suivant notre méthode habituelle : prototypage à Chamonix, tests intensifs, allers-retours terrain permanent, jusqu’à valider un shape entièrement repensé, plus précis, plus stable. Pas une révolution mais une évolution profonde, sans trahir l’âme de l’Ubac.
Renouveler l’intégralité de la gamme UBAC représente certainement un investissement considérable. Qu’est-ce qui vous a poussés à repenser toute la gamme plutôt que de faire évoluer les modèles individuellement ? Quelle stratégie se cache derrière cette refonte globale ?
[ZAG] : C’était une décision logique. La ligne UBAC est un ensemble cohérent. A la R&D, si on fait bouger un modèle on doit garder la cohérence, en termes de complémentarité de largeurs et de programmes. Et comme la pratique du ski de randonnée s’est énormément diversifiée, nous voulions que chaque type de skieur trouve un UBAC qui lui corresponde, sans hiérarchie d’importance entre les usages ni compromis.
Chaque modèle fait 100% du travail qui lui est assigné. Refondre toute la gamme d’un seul élan nous permet donc d’y injecter les dernières évolutions de shapes de manière cohérente, pour que chaque modèle bénéficie du même niveau d’exigence, mais pas pour la même exigence : du voyageur passionné de poudreuse profonde du Japon, au pratiquant qui grimpe tous les soirs après le travail avec sa frontale. Cette refonte globale nous a aussi permis de renforcer l’identité visuelle et technique de la gamme, de la rendre plus lisible et plus cohérente, tout en réaffirmant clairement notre ambition : rester la référence incontournable du ski de randonnée.
Le profil du skieur de randonnée a-t-il évolué ces dernières années ? Quelles nouvelles attentes identifiez-vous chez vos clients, et comment cette nouvelle gamme UBAC y répond-elle ? Y a-t-il eu des demandes spécifiques qui ont orienté vos choix de développement ?
[ZAG] : Il n’existe plus aujourd’hui un seul profil type de randonneur, mais une vraie mosaïque de pratiquants. Auparavant, le skieur randonnée était un skieur, qui avait décidé de se “spécialiser” en mode rando ; aujourd’hui il n’y a plus un skieur rando mais des pratiquants de la rando, issus de profils très variés : des skieurs aguerris venus du freeride ou de l’alpinisme, des sportifs venus d’autres horizons outdoor, traileurs et cyclistes en entrainement d’hiver, parapentistes, skieurs de station à la recherche de nouveaux horizons, fans d’outdoor ou grands sportifs néophytes en ski mais en quête de nouvelles sensations et physiquement compétents pour ce type d’effort etc.
Cette diversité est une richesse, mais elle exige de la clarté. C’est pourquoi nous avons travaillé à la fois sur la philosophie globale de la gamme et sur l’identité propre de chaque modèle. Chez ZAG, nous partons d’une conviction forte : l’expérience de ski doit être 100% bonne à la montée comme à la descente. Cet équilibre – très difficile à atteindre – doit rester chez nous le dénominateur commun.
En termes techniques, nos shapes avancés, souvent plus larges et dotés de rockers, tirés de notre longue expérience de plus de vingt ans en la matière permettent d’atteindre cet équilibre subtil. Avec une formule propre à chaque modèle, sans privilégier un segment plutôt qu’un autre, même si développer un pur ski-alpi n’est pas à l’ordre du jour, ce n’est pas notre terrain de jeu. Quoiqu’il n’est pas exclu, y compris dans un futur proche, que nous fassions en série très limitée et pour des athlètes du team, des modèles “spéciaux” qui vont dans ce sens… mais je ne peux pas trop en parler sans dévoiler de secrets.
Quelles sont les principales innovations techniques de cette nouvelle gamme UBAC ? Y a-t-il des technologies spécifiques développées pour répondre aux exigences du ski de randonnée moderne ?
[ZAG] : Nous ne cherchons pas à afficher une innovation technique à chaque nouvelle sortie si elle n’a pas d’impact réel. Chez ZAG, on reste simples, efficaces et pragmatiques. Nous ne courons pas après le « carbone révolutionnaire » ou la « plaque miracle » si cela n’apporte rien de tangible. D’ailleurs malheureusement, trop souvent les “claims” produits dans le secteur sont assez, disons, peu concrets. Donc nous restons curieux, ouverts, on teste beaucoup, mais on reste surtout dans le vrai, dans le concret. C’est notre domaine.
Si on doit parler d’innovation majeure de la nouvelle génération Ubac, elle se situe clairement au niveau du shape, et surtout dans la manière de faire interagir tous les paramètres — rayon, lignes de cotes, rockers, flex, rigidité — pour amener précisément chaque ski dans le programme souhaité. C’est un travail de terrain avant tout : du test, du ressenti sur différentes neiges en montagne, du dialogue même parfois un peu rude ! Bref, de l’humain, bien plus que de la fiche technique sortie d’un labo ! Néanmoins, tout est documenté, archivé. C’est un mix de notre côté artisans et de notre tendance geek obsessionnel accro aux détails.
C’est suivant cette méthode que nous avons aussi fait évoluer certains éléments de construction, car la pratique devient plus exigeante : on voit de plus en plus de skis de randonnée utilisés comme ski unique, également pour la piste et pour envoyer du lourd sous les pieds de très forts skieurs « big mountain ». Il fallait donc renforcer nos structures sandwich pour gagner en solidité, tout en conservant la légèreté et la maniabilité qui font l’ADN de la gamme.
Le marché du ski de randonnée est dorénavant bien établi en France. Comment ZAG compte-t-elle maintenir sa différenciation face à la concurrence ?
[ZAG] :
Je ne pense pas que le marché soit parvenu à une phase de maturité. Disons que certains segments le sont, mais que de nouveaux domaines s’ouvrent, qu’il faut savoir percevoir et adresser. Chez Zag, nous ne cherchons pas à suivre chaque tendance du marché, nous entendons être la tendance. Pour y arriver et le rester, nous travaillons notre différenciation est à deux niveaux : nous pensons être les plus avancés en termes de compréhension des pratiques ; nous offrons la meilleure expérience sur neige. Un ski n’est pas performant en soi : il l’est sous les pieds du skieur ou de la skieuse. C’est parce que nous comprenons mieux que d’autres que ce rapport humain-technique doit avant tout se traduire par une émotion sensible que nous sommes plébiscités.
Pour continuer nous investissons beaucoup de temps dans l’observation et le partage d’expérience. Chez ZAG, nous tenons à rester proches de nos clients, à les accompagner dans leurs choix, mais aussi à les impliquer dans une relation avec la marque qui jouer dans les deux sens : ce sont eux qui nous inspirent et qui nourrissent le développement de nos futurs skis.
Lors de notre précédent entretien il y a cinq ans (lire l’article), vous placiez l’éco-responsabilité au cœur de votre stratégie de développement. Quel bilan tirez-vous de cette démarche aujourd’hui ? Comment ces enjeux environnementaux se traduisent ils concrètement dans cette nouvelle gamme UBAC, et quels sont vos prochains objectifs en la matière ?
[ZAG] :
Oui, l’éco-conception reste au cœur de nos préoccupations, et nous mettons tout en œuvre pour transformer nos intentions en actions concrètes. Par exemple, nos semelles sont aujourd’hui fabriquées avec 60 à 80 % de matière recyclée. C’est une avancée significative, mais ce n’est qu’une étape. Notre ligne directrice est claire : un engagement de progrès permanent. Nous voulons continuer progresser en matière d’éco-conception sans jamais sacrifier la performance, la qualité ni la durabilité de nos skis.
Nous travaillons par exemple actuellement avec un partenaire sur le développement d’un matériau innovant qui pourrait réduire de façon drastique l’empreinte carbone de nos skis, avec des tests en cours et des résultats prometteurs. Nous travaillons également sur le transport, qui reste, avec les résines, le principal facteur d’impact environnemental dans la fabrication d’un ski. Enfin, à terme, nous avons le projet de relocaliser une partie de la production en France, au plus près de Chamonix : c’est un levier environnemental et social, parties prenantes de notre engagement d’entreprise responsable. Si cela peut entraîner toute l’industrie vers toujours plus de responsabilité environnementale et sociale c’est une bonne chose. Mais nous ne donnons pas de leçons. Nous faisons ce qui nous semble utile et juste.
Mais à la base, dans notre approche, un ski durable, c’est d’abord un bon ski, qui donne envie d’être utilisé souvent et longtemps. Nous ne cherchons pas à faire des skis « à la mode » : notre ambition est de concevoir des produits intemporels, qui traversent les saisons sans se démoder — et c’est sans doute l’approche la plus durable qui soit.
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