L’Atlas scientifique du Mont-Blanc en ligne

A l’occasion des Rendez-vous du CREA qui ont eu lieu les 27 et 28 mai, l’Atlas du Mont-Blanc a été officiellement lancé.

Cette année les Rendez-vous du CREA ont mis à l’honneur un thème bien précis : le Mont-Blanc face aux changements climatiques. Vaste programme qui a mené le public au coeur de l’Atlas du Mont-Blanc, entre modélisation virtuelle et observations de terrain.

A quoi ressemblera le toit de l’Europe dans 100 ans ?

C’est à cette question que prétend répondre l’atlas en ligne du Mont-Blanc ouvert au grand public depuis le  lundi 27 mai (www.atlasmontblanc.org). La question de l’impact du changement climatique sur ce massif alpin emblématique, qui concentre des milieux naturels très divers, est directement adressée au travers de ce nouvel outil destiné à la communauté scientifique mais aussi au grand public.

«Le changement climatique, on en parle beaucoup mais c’est un peu abstrait. Là, on voulait montrer son impact visuel à l’échelle du Mont-Blanc, c’est plus percutant», explique Anne Delestrade, directrice du Centre de recherche sur les Ecosystèmes d’Altitude (CREA) (source tdg.ch le 23.05.2013).

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Le site présente de nombreuses données et donne accès libre aux cartes 2D et vues 3D, ainsi qu’aux inventaires Biodiversité réalisés sur le massif, tout ceci permettant de voir des projections de  l’évolution des températures, de la fonte des glaciers ou encore de la répartition de la végétation.

Cet outil permet de mettre en avant des effets importants du réchauffement climatique, en effet d’ici à 2100, il faudra monter à plus de 4.083 mètres, en juillet, pour trouver des températures négatives, soit 700 mètres plus haut qu’aujourd’hui. Les parties gelées représenteront moins de 10 km2 pendant le mois le plus chaud de l’année contre 160 km2 à la fin des années 2000.

Ci-dessous une projection des moyennes de l’isotherme 0° en Juillet pour la période 2071-2100.

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Des paysages en pleine évolution et une sécurité à anticiper

«Cela aura des impacts sur la fonte des glaciers, la faune et la flore. Il risque aussi d’y avoir plus d’éboulement car le permafrost (sol perpétuellement gelé, ndlr) joue un rôle de ciment entre les rochers et scelle toutes les aiguilles de Chamonix» souligne Anne Delestrade (source tdg.ch le 23.05.2013).

L’aspect de la sécurité en milieu alpin sera donc également à mieux anticiper. Les éboulements récents dans le massif du Mont Blanc (disparition du célèbre pilier Bonatti des Drus en 2005) ne sont certainement ques les prémisses d’une tendance qui pourrait s’amplifier en raison de la fonte du permafrost.

Diverses cartes montrent le retrait des glaciers du massif, avec une évolution de leur surface totale significative. La fonte du glacier des Bossons est illustrée sous forme de photos et le glissement du glacier d’Argentière entre 2008 et 2012 présenté grâce aux vidéos du glaciologue Luc Moreau.

Les études menées sur les glaciers, la faune, la flore et le climat du Mont-Blanc peuvent ainsi être extrapolées à d’autres endroits du monde. D’autant que le changement climatique est plus rapide sur le Mont-Blanc qu’ailleurs avec un réchauffement de +1,5°C au XXe siècle contre +0,5°C dans le reste du monde.

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Cet atlas rassemble 194 études de sciences environnementales sur le massif du Mont-Blanc réalisées par 65 organismes de recherche (Universités, laboratoires, administrations) en France, Italie et Suisse. Il sera actualisé au fil du temps.

Par l’intermédiaire de cette brillante initiative, le grand public peut prende pleinement conscience des impacts actuels et avenir sur cet écosystème très spécifique, une visite à ne pas manquer.

Le lien vers www.atlasmontblanc.org

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