Test – Sac à dos Osprey Firn 28

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Un excellent sac de ski randonnée, très complet et confortable

Quand Osprey, référence incontestée du sac à dos technique, lance un modèle dédié au ski de randonnée, cela attire tout de suite l’attention. Le Firn 28 débarque dans un segment déjà bien encombré avec une promesse claire : allier légèreté et polyvalence sans compromis sur le confort. J’ai eu l’opportunité de tester ce sac à dos tout l’hiver dernier, et après plusieurs semaines d’utilisation intensive, il est temps de vous livrer une restitution et de voir si ce concentré de 28 litres mérite sa place dans votre arsenal hivernal.

Construction et matériaux : la légèreté comme philosophie

Le Firn 28 affiche d’emblée ses ambitions avec un tissu en nylon recyclé traité DWR qui repousse efficacement l’eau et l’humidité. Cette finition sans PFAS démontre qu’Osprey n’a pas sacrifié l’écoresponsabilité sur l’autel de la performance. En conditions hivernales, le traitement déperlant retarde considérablement les infiltrations d’eau, un atout précieux lors des longues journées où la météo hésite entre neige collante et humidité de printemps.

Le panneau dorsal robuste repousse la neige avec efficacité et conserve une remarquable stabilité même chargé. Cette construction hybride permet d’atteindre un poids contenu sans pour autant transformer le sac en tissu fragile qui s’use au premier contact avec les arêtes rocheuses. Après plusieurs semaines d’utilisation, aucun signe d’usure prématurée n’est à signaler, même après les frottements répétés lors des passages en couloirs étroits.


Système de portage : l’ADN Osprey en action

Sur le dos, impossible de se tromper : on reconnaît instantanément la patte Osprey. Le portage combine avec brio souplesse et maintien, offrant une liberté de mouvement totale dans les phases de montée comme de descente. Aucun point dur ne vient perturber le confort, même sur les longues courses engagées. L’ajustement de type gilet épouse parfaitement le torse et répartit la charge de manière équilibrée.

Les sangles fines, signature de la marque, se manipulent avec une facilité déconcertante, même avec des gants d’approche. C’est surtout cette ceinture ventrale qui a su me convaincre. Bien ajustée au niveau des hanches, c’est un confort total qui offre un excellent maintien du sac, et aucun frottement.

Ce sac se porte tellement bien qu’on ne sent pas son poids.

Organisation : pensé pour l’efficacité en action

Le compartiment latéral dédié aux peaux de phoque et aux crampons fait partie des réussites du Firn 28. Spacieux et accessible sans retirer le sac, il permet de ranger rapidement le matériel mouillé sans contaminer le reste de l’équipement. Les zips Osprey glissent avec une fluidité exemplaire, même avec les doigts gourds après une longue conversion face au vent.

La poche frontale est stratégiquement positionnée pour accéder rapidement aux outils d’avalanche : DVA, pelle, sonde et même une trousse de secours, restent à portée de main en cas d’urgence. Cette configuration privilégie la sécurité et l’efficacité en conditions réelles.

Le porte matériel situé à droite de la ceinture ventrale se révèle particulièrement pratique pour accrocher mousquetons, broches à glace. Un détail qui fait toute la différence lors des sorties alpines mixtes où l’on jongle entre ski de randonnée et passages d’escalade.

Performance terrain : entre promesses et réalités

Le système de portage des skis : ingénieux mais perfectible

Le système de portage des skis en diagonale repose sur un principe classique : une mini-sangle pour fixer les talons et une longue sangle élastique dissimulée dans le sac qui maintient l’avant des fixations. Le concept du lasso à ski ambidextre promet de pouvoir fixer ses skis sans retirer le sac, une idée séduisante sur le papier.

Dans les faits, l’efficacité dépend fortement du remplissage du sac et du poids des skis. Plus le sac est « bombé » plus ce sera compliqué pour porter les skis convenablement. Il est encore plus difficile de gérer les skis lorsque le casque est dans le filet. 

Avec des planches de randonnée allégées et un sac bien rempli, le système fonctionne correctement. Mais avec des skis de freerando plus lourds ou un sac peu rempli, la tension n’est pas optimale et les skis ont tendance à ballotter légèrement.

Quant à la promesse de fixer les skis sans quitter le sac, elle se heurte à la réalité du terrain : sauf à être particulièrement souple ou accompagné, retirer le sac reste plus pratique et rapide.

Fixations pour piolets et bâtons : minimaliste assumé

Deux boucles renforcées permettent d’accrocher des piolets, un classique sur ce type de sac. Le système se révèle solide mais pas toujours d’un emploi évident pour les néophytes. Les attaches pour bâtons télescopiques, volontairement discrètes pour éviter d’accrocher dans les passages techniques, demandent un temps d’adaptation avant d’être manipulées efficacement.

Fermeture sommitale : esthétique versus praticité

La fermeture du rabat supérieur par crochet métallique séduit l’œil avec son design épuré et minimaliste. Elle offre un accès direct au compartiment principal où se loge le matériel de sécurité avalanche. Mais la manipulation des doigts froids ou avec des gants pourrait être plus compliqué pour certains. Un système plus conventionnel par boucles plastiques aurait peut-être mérité d’être conservé pour privilégier l’efficacité pure.

L’ouverture du cordon de fermeture principal, disposé sous le rabat, se révèle en revanche rapide et intuitive : un simple coup de traction et le tour est joué.

Petit point à préciser concernant la poche filet intérieure que je n’ai pas apprécié à l’usage : celle-ci est disposée assez profondément dans le sac. Ainsi, pour l’atteindre, cela nous oblige de vider un partie non négligeable du sac, ce qui n’est pas toujours pratique.

Polyvalence outdoor : au-delà du ski de randonnée

Si le Firn 28 est pensé prioritairement pour le ski de randonnée, sa conception en fait un compagnon polyvalent pour l’ensemble des activités hivernales en montagne. Les alpinistes apprécieront les fixations pour piolets et le volume suffisant pour embarquer casque, baudrier et cordes pour les itinéraires mixtes. Les randonneurs hivernaux y trouveront un sac technique et confortable pour les sorties à la journée.

Le système d’attache pour casque, bien que discret, fonctionne efficacement et permet de libérer de l’espace dans le compartiment principal. La compatibilité avec les systèmes d’hydratation, bien que non fournie, ouvre la porte à une utilisation estivale pour la randonnée alpine ou les courses d’arêtes. Attention toutefois à ne pas utiliser une poche de plus de 300ml.

Design et finitions : l’élégance discrète

Le Firn 28 existe en plusieurs coloris, dont un séduisant « Euphoria Purple » et un sobre « Sandy Grey » avec panneau dorsal « Tequila Orange ». Si ce dernier affiche une teinte superbe, qui peut se salir après quelques sorties dans la neige mouillée et les approches terreuses, mais qui se nettoiera facilement.

Le design global reste épuré avec des solutions techniques minimalistes qui évitent la surenchère de sangles et d’attaches superflues. Cette philosophie allège visuellement le sac et réduit les points d’accroche potentiels dans les passages engagés.

Verdict : un allié léger pour vos sorties hivernales

Le Firn 28 s’inscrit dans la lignée des sacs Osprey : un portage irréprochable, une construction soignée et une attention portée aux détails qui fait toute la différence. Malgré quelques perfectionnements souhaitables sur le système de portage des skis et la fermeture sommitale, ce sac remplit parfaitement son contrat pour les sorties de ski de randonnée à la journée, voir même plus longues.

Son volume de 28 litres se révèle idéal pour embarquer l’essentiel sans se transformer en pachyderme sur le dos : matériel de sécurité avalanche, peaux, crampons, couches supplémentaires, vivres et thermos trouvent naturellement leur place. La légèreté du sac permet de se concentrer sur l’effort en montée sans se soucier d’un poids superflu.

Pour les pratiquants de ski de randonnée recherchant un sac fiable, confortable et suffisamment polyvalent pour accompagner aussi quelques sorties alpines mixtes, le Firn 28 mérite clairement le détour. Il ne révolutionnera pas le segment des sacs techniques, mais il apporte cette touche de qualité Osprey qui transforme une journée en montagne en expérience pleinement satisfaisante.

Un excellent choix pour les skieurs de randonnée exigeants qui privilégient le confort de portage et la durabilité, prêts à accepter quelques compromis mineurs sur certains détails de conception. Le Firn 28 prouve qu’Osprey maîtrise son sujet, même sur le créneau spécifique du ski de montagne hivernal, y compris pour des sorties de 2 à 3 jours.

Principales caractéristiques – Firn 28 :

  • Sangle supérieure pour corde
  • Fermeture par cordon avec rabat protecteur
  • Bretelles de type gilet
  • Porte-skis innovant de type lasso
  • Poche pour téléphone/GPS (si vous n’utilisez pas de balises)
  • Sangle de compression supérieure pouvant aussi faire office de porte-piolet
  • Poche à outils pour avalanche sur le panneau avant
  • Poche facile d’accès pour peau de phoque/crampons
  • Filet porte-casque amovible dans la poche de la base
  • Boucle pour skis renforcée
  • Deux porte-bâtons/piolets
Volume : 28 L
Poids :
 1,17 kg en S/M
Prix : 175 €
Test – Sac à dos Osprey Firn 28
Excellent portage typique de la qualité Osprey
Légèreté remarquable pour un sac technique complet
Tissu déperlant efficace en conditions hivernales humides
Compartiment peaux/crampons accessible et bien dimensionné
Polyvalence alpinisme/ski de randonnée/randonnée hivernale
Système de portage des skis perfectible, surtout avec des gros skis
Fermeture sommitale esthétique mais peu pratique gants aux mains
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Un excellent sac de ski randonnée, très complet et confortable