Imaginez un monde où les glaciers de nos Alpes, ces géants de glace qui ont sculpté nos paysages et inspiré des générations de skieurs et de randonneurs, ne sont plus que des souvenirs. Ce scénario catastrophe n’est plus une vue de l’esprit, mais une réalité qui se dessine sous nos yeux.
Fin juin 2025, un nouveau « dôme de chaleur » s’abat sur l’Europe et les Alpes ne sont pas épargnées, battant des records de température et accélérant la fonte des glaciers à une vitesse presque jamais vue. Les glaciers alpins fondent à un rythme alarmant, victimes du réchauffement climatique.
Pour les passionnés de ski de randonnée et autres amoureux de montagne, il est temps de prendre conscience de l’urgence et d’agir.
La fonte accélérée des glaciers alpins
Les glaciers alpins sont en train de disparaître à une vitesse sans précédent. Selon une étude récente, 85 à 99% de la masse glaciaire alpine aura fondu d’ici la fin du siècle si les températures continuent d’augmenter au rythme actuel 1. Cette fonte accélérée est principalement due à l’augmentation des températures de l’air, un des signes les plus visibles du changement climatique 2.
Plusieurs facteurs contribuent à cette situation dramatique. Tout d’abord, l’augmentation des températures moyennes. Depuis le début de l’ère industrielle, la température globale a augmenté de près de 1,4 degré, un chiffre qui peut sembler modeste mais qui a des conséquences dévastatrices pour les glaciers3. Il est également important de considérer les changements au niveau des précipitations. Les projections climatiques suggèrent une augmentation des précipitations hivernales, mais une diminution significative des chutes de neige en été, ce qui réduit la capacité des glaciers à se régénérer4.
Le dôme de chaleur de juin 2025
En ce début d’été 2025, un dôme de chaleur s’installe sur les Alpes, entraînant des températures record. Des températures positives ont été enregistrées au sommet du Mont-Blanc, un phénomène rare pour cette période de l’année, constituant un record pour le mois de juin, selon MétéoSuisse 7.
Les glaciers suisses commencent à ressembler à du « fromage suisse » en raison des nombreux trous et crevasses formés par la fonte accélérée. En effet, les glaciers suisses ont perdu près de 40% de leur volume entre 2000 et 2024, avec une perte moyenne de plus d’un mètre d’épaisseur de glace chaque année. Ce dôme de chaleur, caractérisé par des hautes pressions qui emprisonnent l’air chaud, a des conséquences dramatiques sur l’environnement alpin.
Les conséquences pour les écosystèmes et les populations
La disparition des glaciers alpins a des répercussions majeures sur les écosystèmes et les populations locales. Les glaciers sont des réservoirs d’eau douce essentiels, alimentant les rivières et les lacs en aval. Leur fonte accélérée perturbe l’équilibre hydrique, affectant la biodiversité et les activités humaines dépendantes de ces ressources en eau 5.
Pour les skieurs de randonnée et les passionnés de montagne, la disparition des glaciers signifie la perte de paysages uniques et de terrains de jeu exceptionnels. Au delà de notre propre plaisir de skieur, les itinéraires de ski de randonnée en haute montagne peuvent devenir de plus en plus dangereux en raison de la fonte des glaces et de l’instabilité des terrains. Les refuges de montagne, souvent situés à proximité des glaciers, sont également menacés par les changements climatiques. Plusieurs exemple apparaissent en France, notamment avec la fermeture du refuge de la Pilatte dans le massif des Ecrins en raison de la fonte accélérée du glacier du même nom, qui entraîne la déstabilisation du socle rocheux sur lequel est construit le bâtiment
Les scientifiques qui étudient les glaciers sont les premiers témoins de leur déclin. Heidi Sevestre, une glaciologue française renommée, a consacré sa vie à l’étude des glaciers et à la sensibilisation du public aux enjeux climatiques. Dans une interview récente, elle a déclaré : « Plus nos outils s’affinent, plus les nouvelles sont mauvaises en matière de réchauffement climatique. Ce qu’on remarque, c’est que la situation est bien plus grave que ce que nous avions imaginé il y a quelques années. » 6.
Heidi Sevestre, a également souligné l’importance de la recherche de première ligne pour comprendre les impacts du réchauffement climatique. Elle a mené des expéditions inédites dans des régions reculées, comme l’Arctique, pour étudier les effets du réchauffement sur les glaciers. Selon elle, « environ 40% de la fonte de l’Arctique aujourd’hui peut être attribuée aux dépôts de carbone noir, ce qui montre l’impact direct des activités humaines sur ces écosystèmes fragiles. » 7.
« la situation est bien plus grave que ce que nous avions imaginé il y a quelques années. » Heidi Sevestre
Trois piscines olympiques par seconde. C’est l’eau que perdent les glaciers dans le monde, et sur la période 2000-2023, cela correspond à 5 % de leur volume total. Pour obtenir ce chiffre, 35 équipes de chercheurs de toutes nations se sont mobilisées et publiées leurs résultats dans la revue Nature. En France, des scientifiques du CNRS, du CNES, de l’Inrae et de l’IRD ont pris part aux recherches.
« Ce rapport est sans précédent, car nous avons harmonisé trois méthodes de calcul de fonte des glaciers différentes », explique Etienne Berthier, co-auteur de l’étude et directeur de recherche au CNRS. Les scientifiques se sont surtout servi des données satellites pour faire cet état des lieux.
Le territoire le plus concerné est de loin l’Europe centrale. Les Alpes et les Pyrénées ont vu une diminution du volume de leurs glaciers de 40 % en à peine 23 ans. Comme ailleurs, cet effondrement impacte durement les écosystèmes, la ressource en eau douce et entraîne des risques directs pour les populations habitant à proximité.
Les solutions pour préserver les glaciers
Face à cette situation alarmante, il est essentiel d’agir rapidement et efficacement. Plusieurs pistes peuvent être explorées pour limiter l’impact du réchauffement climatique sur les glaciers alpins.
Tout d’abord, réduire les émissions de gaz à effet de serre. Chaque dixième de degré de réchauffement évité peut sauver des pans entiers de glace 3. Les gouvernements, les entreprises et les individus doivent tous contribuer à cet effort en adoptant des pratiques plus durables et en réduisant leur empreinte carbone.
Ensuite, protéger et restaurer les écosystèmes montagneux. Les forêts et les zones humides jouent un rôle crucial dans la régulation du climat et la protection des glaciers. Il est donc essentiel de préserver ces écosystèmes et de restaurer ceux qui ont été dégradés.
Enfin, sensibiliser et éduquer le public sur l’importance des glaciers et les menaces qui pèsent sur eux. Les passionnés de montagne ont un rôle clé à jouer dans cette mission en partageant leurs connaissances et leur amour pour ces paysages uniques.
Conclusion
Les glaciers alpins sont en danger, et leur disparition aurait des conséquences dramatiques pour les écosystèmes et les populations locales. Pour les skieurs de randonnée et les amoureux de la montagne, il est temps de prendre conscience de l’urgence et d’agir. En réduisant nos émissions de gaz à effet de serre, en protégeant les écosystèmes montagneux et en sensibilisant le public, nous pouvons encore sauver ces géants de glace et préserver notre patrimoine naturel pour les générations futures.
N’attendons pas que les glaciers ne soient plus que des souvenirs. Agissons maintenant pour protéger ces paysages uniques et assurer un avenir durable pour nos montagnes et nos futures générations. Partagez cet article, sensibilisez votre entourage et engagez-vous dans des actions concrètes pour lutter contre le réchauffement climatique. Chacun d’entre nous peut commencer par des gestes simples, une sensibilisation de nos proches aux enjeux liés à ces profonds changements. Ensemble, nous pouvons faire la différence.
➡️ 4 associations auprès de qui s’engager pour agir pour nos montagnes :
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Protect Our Winters France, les acteurs de la montagne au cœur du changement
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Mountain Wilderness France, pour faire cohabiter la montagne sauvage et la montagne à vivre.
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La CIPRA, Commission Internationale pour la Protection des Alpes, une protection à l’échelle européenne.
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Mountain Riders France, pour une montagne durable et responsable.