Disparition de l’alpiniste Erhard Loretan

Le guide de montagne Erhard Loretan est décédé jeudi lors de l’ascension du Grünhorn (Valais), le jour de ces 52 ans.

Les autorités ont précisé dans un communiqué:

 

« La cordée composée du guide Erhard Loretan et d’une cliente, a fait une chute en gravissant une arête. Erhard Loretan est décédé sur les lieux du drame ».

La cliente, âgée de 38 ans, qui accompagnait le guide a été « hospitalisée dans un état grave ».

Erhard Loretan est né le 28 avril 1959. Il a passé son enfance à Bulle, en Suisse. Il est l’un des rares alpinistes à avoir gravi les quatorze montagnes de l’Himalaya de plus de 8.000 mètres, dont l’Everest, l’Anapurna et le K2.  Il a été le troisième alpiniste à avoir gravi les 14 sommets de plus de huit mille mètres après Reinhold Messner et Jerzy Kukuczka. Avec Jean Troillet pour 10 d’entre elles, ces ascensions ont été faites sans oxygène et en style alpin, très léger et rapide.

Durant l’hiver 1986, avec André Georges, il enchaîne en 18 jours la « couronne impériale » autour de Zermatt, 41 sommets dont 33 de plus de 4000 m.

Le journal Libération qui avait traçé le portrait d’Erhard Loretan en 1995, disait de lui:

La planète alpine unanime salue la pureté de son style, ses voies nouvelles et difficiles, son incroyable traversée de quatre jours à plus de 7.500 mètres d’altitude (Annapurna, 1985), jamais répétée. Erhard Loretan rigole, parle de «notre style» (Jean Troillet, jamais oublié), mais se défend d’avoir rien inventé. «On a utilisé l’expérience des anciens, et on a rajouté un échelon: on a fait sauter des tabous, des barrières…» Son éthique, c’est de tracer son propre chemin sur les géants himalayens, sans l’aide de l’oxygène.

Erhard Loretan était un alpiniste de classe mondiale à la vie également tragique suite à la disparition de son fils pour laquelle il fut condamné à 4 mois de prison avec sursis pour avoir causé sa mort en le secouant trop fort.  Il avait déclaré avant le jugement: «La peine que vous m’infligerez n’est pas vraiment importante par rapport à ce que je vais subir jusqu’à la fin de mes jours». Erhard Loretan avait consenti à ce que son nom soit publié, afin d’attirer l’attention sur le syndrome du bébé secoué.

 

Erhard Lorentan était un Himalayiste reconnu, dont voici le carnet de courses en Himalaya:

  • 10 juin 1982 : premier suisse au sommet du Nanga Parbat, versant Diamir.
  • Juin 1983, trois 8000 :  Le Gasherbrum I, l’Idden Peak (ou G II), et le Broad Peak.
  • 30 avril 1984 : Manaslu.
  • 24 octobre 1984 : première de l’arête Est et traversée de l’Annapurna soit les sommets est, médian et principal. Descente par la face nord.
  • 7 Juillet 1985, tentative en face sud K2, puis ascension par l’Eperon des Abruzzes.
  • 8 Décembre 1985 : première hivernale au Dhaulagiri en face Est. Avec P-A Steiner et J. Troillet.
  • 30 Août 1986 : face nord de l’Everest par le couloir Hornbein (43 heures aller-retour avec J. Troillet)
  • Octobre 1986 : tentative au Cho Oyu. Décès accidentel de Pierre-Alain Steiner.
  • 1987 : tentative au Shisha Pangma… Demi-tour : l’ombre de Pierre-Alain Steiner plane.
  • 1989 : échec au K2, en face ouest.
  • 21 septembre 1990 : première de la face sud-ouest du Cho Oyu. Avec J. Troillet et V. Kurtyka.
  • 3 octobre 1990 : première en face sud du Shisha Pangma. Avec Voytek Kurtyka et Jean Troillet.
  • 2 octobre 1991 : pilier ouest du Makalu. Avec Jean Troillet.
  • 1992 : nouvel échec au K2.
  • 1993 : échec au Kangchenjunga.
  • 1 octobre 1994 : réussite du Lhotse, avec J. Troillet. Abandon de la traversée vers le Lhotse shar.
  • 29 Avril 1995 : retour sur le Shisha Pangma, et ascension du sommet principal. Y’a plus à polémiquer!
  • 5 octobre 1995 : Kangchenjunga, Loretan boucle la série des quatorze.

Retrouvez ci-dessous, un magnifique reportage en hommage à Erhard Loretan, que l’excellente émission de la TSR « Passe moi les jumelles » lui a réservé peu après son départ vers d’autres cimes…

sources Wikipédia.org, Le Matin.ch, TDG.ch, TSR.ch


Il est le troisième alpiniste à avoir gravi les 14 sommets de plus de huit mille mètres après Reinhold Messner et Jerzy Kukuczka. Avec Jean Troillet pour 10 d’entre elles, ces ascensions ont été faites sans oxygène et en style alpin, très léger et rapide.

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