© Cody Townsend

Polar Star, le film

Quand deux mondes se rencontrent.

C’est en synthèse ce qui sous-tend le 45ème épisode de la longue épopée que Cody Townsend a entamée il y a 3 ans. Cette fois-ci, c’est au Canada du côté de l’île arctique de Baffin que le skieur américain était parti à la conquête de sa 45ème descente des 50 classiques nord-américaines qu’il tente de réaliser.

Si vous ne le connaissez pas, je vous invite tout de suite à arrêter ce que vous venez d’entamer et à vous réserver quelques soirées cet hiver pour suivre sa chaîne Youtube et regarder les épisodes de son aventure.

Donc, cette fois-ci, la descente en question est le mythique couloir de l’île de Baffin, dénommé le « Polar Star ». Cela pourrait être la descente d’une vie pour bon nombre de skieurs amateurs, ça l’est pour moi depuis les années 2000 et la découverte d’un récit de skieurs amateurs partis à la conquête des couloirs de Baffin.

Je savais que Vivian Bruchez avait accompagné Cody Townsend et Bjarne Salen, son caméraman et lui aussi excellent skieur, dans cette expédition. J’étais curieux de découvrir alors ce qui allait en ressortir. Cela allait être l’opportunité de faire se croiser deux mondes, l’occasion d’accorder les visions des deux types de skieurs, l’un venant du freeride et l’autre de la pente raide, élevé à l’école des guides Chamoniards.

J’ai un profond respect et une très grande admiration pour Vivian Bruchez. J’ai eu l’occasion de le rencontrer dans un tout autre contexte que celui de la montagne, et j’avais apprécié sa gentillesse et sa très grande humilité lorsque nous avions pu échanger quelques mots. Mais même si je reconnais en lui sa volonté de partager sa passion de la montagne avec le plus grand monde, paradoxalement, l’univers dont il vient et dans lequel il évolue m’impressionne, à me faire parfois peur. Un sentiment étrange d’inaccessibilité ou de distance qui ne réserve son type de ski qu’à une élite, un microcosme Chamoniard fait de pente raide et d’alpinisme engagé et qui tient à bonne distance le type de passionné que je suis.

Cette distance n’existe bizarrement pas lorsque j’écoute ou regarde Cody Townsend. Non pas que je puisse jouer dans la même cour que lui non plus, mais peut-être est-ce lié à ses origines de freerider qui est venu progressivement au ski de montagne, notamment avec ce projet d’envergure. Projet qu’il sait faire partager à sa communauté avec beaucoup de simplicité et certainement très différemment de tous les autres professionnels de la montagne.

Bref, vous l’aurez compris, et bien que je ne cherche pas à me comparer à l’un ou à l’autre, j’ai toujours eu une plus grande facilité à me reconnaître dans les récits de Cody que dans ceux de Vivian, tout simplement.

Une vraie rencontre au sommet

Alors la rencontre entre ces deux skieurs que je regarde et écoute attentivement depuis plusieurs années m’intriguait. Allaient-ils s’entendre ? L’alchimie de cette cordée de skieurs allait-elle fonctionner ?

Je vous laisse vous faire votre propre opinion, mais cet épisode a su répondre aux questions que je me posais. Il a réussi aussi à me faire découvrir que finalement ces deux mondes partageaient beaucoup de choses en commun, avec un profond respect l’un envers l’autre et beaucoup de simplicité et d’humilité.

Au-delà de la descente de ce couloir mythique, c’est aussi énormément de partages et d’échanges qui ont eu lieu entre les trois protagonistes tout au long de ce voyage et la découverte d’un Vivian Bruchez qui continue de démontrer son immense talent et professionnalisme, tout en étant finalement assez proche d’un Cody Townsend dans l’esprit du ski de montagne qu’il cherche à pratiquer.

C’est en anglais, mais les sous-titres sont disponibles, bonne séance.