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Printemps 2020, « The lost season »

Le déconfinement est arrivé. Huit longues semaines à découvrir un nouveau mode de vie, fait d’espaces confinés, de restrictions forcées, de limitations dans nos interactions sociales tout comme dans la pratique de nos diverses activités sportives et autres passions. 

Ce fut un mal nécessaire, indispensable, au regard de ceux et celles qui ont subi et subissent encore les affres de virus sournois, encore très mystérieux à l’heure qu’il est et qui pourrait contrarier le rythme de nos vies pendant un certain temps encore. 

Nos petits désagréments d’âmes de montagnards paraissent bien futiles au regard des drames humains et sociétaux vers lesquels nous nous dirigeons.

Mais comme l’on parle de ski sur ce blog, nous nous autorisons de nous plaindre quelques peu, je pense que personne ne nous en voudra trop, sinon pardonnez nous d’avance.

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Un printemps de désillusions pour le randonneur

Quelle plus belle période que celle de mi-mars à début mai pour la pratique du ski de randonnée ? Pour celui ou celle qui colle les peaux depuis un bon bout de temps, la réponse sera évidente, immédiate : il n’y a pas plus belle période que celle-ci et ce fut quelque peu un crève-cœur d’avoir vu passer 6 semaines de grand beau temps sous notre nez. 

Si le ski de randonnée s’est fortement démocratisé depuis plusieurs années, une chose reste immuable dans cette pratique, le printemps est LA saison du ski de randonnée.

C’est la belle saison des raids à skis entre copains, de ces longues traversées de refuges en refuges au milieu des massifs. Les réveils au petit matin tôt sur des neiges retendues par des nuits encore froides laissent souvent entrevoir de délicieuses descentes sur des neiges revenues à souhait aux alentours de midi, pour rejoindre un refuge avec un immense sourire au lèvre.

En altitude, les pentes un peu plus raides aux expositions protectrices offrent une neige souvent froide ou accrocheuse. Cette perspective nous laisse nous remémorer quelques beaux virages dans des poudreuses tassées mais rassurantes, dans ces pentes auxquelles nous nous frottons avec une certaine appréhension.

Nous nous remémorons les couleurs des crocus qui nous tendent les bras une fois les derniers virages effectués sur un dernier névé laissant entrevoir les pâturages en train de reverdir. 

Tous ces bons moments sont propres à cette période, chérie par tout randonneur. Ils n’auront pas eu lieu cette saison, et resteront comme une grande parenthèse d’un hiver 2020 qui fût bien particulier en fin de compte. 

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Un changement d'(ai)ère ?

Une chose est sûre, nous avons tous eu un besoin et une envie de changement d’air après ces huit semaines. Mais beaucoup parlent aussi d’une nouvelle ère dans laquelle nous devrions entrer. 

Le randonneur se pose souvent des questions en lien avec ces sujets qui touchent notre société. Les hivers se raccourcissent, les journées froides d’hiver s’amenuisent et l’isotherme oscille de plus en plus haut au gré des hivers qui passent et nous prouvent qu’il se passe bien quelque chose au niveau de notre climat. 

Comment concilier ce changement d’air dont nous avons tant besoin avec ce changement d’ère dont nous avons tout autant besoin, pour ne pas empirer une situation dans laquelle nous nous engouffrons jour après jour…

J’espère et invite tous les passionnés à se poser les bonnes questions pour, à notre mesure, faire certains choix qui permettront de prendre une direction nouvelle. Au sortir de ce confinement, je me pose ces mêmes questions, dans ma quête de découverte de nouveaux horizons à ski.

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Au courageux les derniers virages

Dès le 11 mai, certains se sont précipités vers les cimes et ils ont eu bien raison. A pied, à vélo, ils ont souvent porté ou pédalé longtemps avant de retrouver ces premiers névés et enfin glisser avec leurs peaux. 

Une dernière sortie, comme un baroud d’honneur pour conjurer le sort qui nous sera tombée dessus en cette saison comme nulle autre.

Même si la neige fut souvent lourde, sale et humide, voire collante sur une longue distance, ces courageux auront réussi à retrouver le chemin de la liberté et du grand air et finalement fait un joli pied de nez à ce virus qui nous aura tant enfermé.

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Je n’ai pas été de ces chanceux (ou courageux) qui ont parcouru ces derniers itinéraires en 2020… peut-être suis-je déjà porté vers le prochain hiver qui je l’espère sera vécu comme une sorte de renaissance !

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