SKI, le film : où quand deux visions du ski se percutent dans les Alpes de Lyngen

Il y a des films de ski qui déboulent comme une avalanche et te laissent K.O. sur le canapé. Le nouveau long-métrage de Nikolai Schirmer, sobrement intitulé « SKI – The Greatest Ski Tour of All Time« , fait partie de ces œuvres (allez n’ayons pas peur des mots) qui dépassent largement le cadre du ski-porn habituel.

Nikolai Schirmer et Vegard Rye étaient deux gamins norvégiens qui rêvaient de cork 720 et de pentes vierges quand tout le monde autour d’eux faisait du ski de fond ou jouait au foot. Meilleurs amis, ils partageaient le même objectif : devenir pros. Puis leurs chemins ont divergé. Schirmer a embrassé la vie de skieur sponsorisé, YouTubeur suivi par des millions d’abonnés, enchaînant les films léchés et les contrats juteux. Vegard, lui, a disparu des radars.

Jusqu’au jour où Nikolai découvre que son ami d’enfance reclus s’entraîne pour un projet démentiel : gravir et skier 27 sommets des Alpes de Lyngen en une seule expédition continue.

→ Le défi ? 200 kilomètres et plus de 25 000 mètres de dénivelé positif – l’équivalent de courir quatre marathons tout en grimpant l’Everest depuis le niveau de la mer, trois fois. Un truc de dingue. Pour y parvenir, Vegard s’est isolé de tout le monde, vit dans des grottes et consacre chaque seconde de son existence à l’entraînement. Sauf qu’il n’a aucune intention de raconter son exploit à qui que ce soit.

Problème : Nikolai, lui, veut en faire « The Greatest Ski Tour of All Time » pour ses sponsors.

C’est là que deux philosophies entrent en collision : Vegard veut juste être seul dans les montagnes et se dépasser. Nikolai, figure des réseaux sociaux, incarne le monde hyper-commercial du freeride professionnel. Le film raconte cette tension entre purisme radical et storytelling moderne, entre performance silencieuse et content creation.

Le résultat est captivant : ce n’est pas juste un film de ski palpitant, c’est l’histoire que Schirmer cherchait depuis qu’il fait des films. Un documentaire de 1h35 qui te secoue, entre exploits physiques démentiels et réflexion profonde sur ce qui nous pousse à gravir des montagnes.

À voir absolument. Vraiment.