Whympr lance sa carte 3D ultra-précise : un début prometteur

L’application Whympr vient d’annoncer deux évolutions majeures de son application : une carte satellite hivernale HD avec une résolution de 30 cm par pixel, et l’intégration de données LiDAR offrant une précision d’1 mètre en horizontal et 10 cm en vertical. Sur le papier, de quoi faire saliver n’importe quel skieur de rando habitué à scruter chaque ligne de terrain et chaque rupture de pente avant une sortie.

La promesse est alléchante : des images satellites de février 2025 où l’on distingue les couloirs, les champs de bosses, et même les traces de skieurs. 

La navigation 3D n’est pas une nouveauté bien sûr. Les utilisateurs d’autres plateformes comme AllTrails mais aussi de Strava ont l’habitude d’avoir un aperçu en relief et en 3D de leurs itinéraires. Dans le cas de Strava, c’est d’ailleurs le fruit de la société FatMap qui est mis en lumière. Celle-ci avait été rachetée par le réseau social des sportifs avant que ses équipes ne soient diluées dans le reste des effectifs.

Une résolution impressionnante… sur Chamonix uniquement

Mais quel que soit Strava, Reality Maps, Komoot ou n’importe quelle autre application, le rendu 3D est certes appréciable mais toujours approximatif. Pour avoir ce niveau de précision, Whympr a dû employer des méthodes plus poussées et, évidemment, plus coûteuses.

Concrètement, l’application chamoniarde a combiné des images captées par satellite (en février 2025) avec des données recueillies au sol grâce à des LiDAR. Le tout associé à un puissant moteur de rendu 3D a permis d’aboutir à des images ultraprécises sur lesquelles on peut apercevoir les couloirs neigeux, les champs de bosses et même certaines traces de skieurs.

© Niveau de détail est bien plus élevé que sur toute autre application

Le hic ? Cette fameuse carte HD n’est pour l’instant disponible que sur le massif du Mont-Blanc, berceau historique de l’application. Comprenez : Chamonix et ses environs immédiats. Pour le reste des Alpes, des Pyrénées, ou de n’importe quel autre massif où l’on skie, il faudra repasser. Ou plutôt, voter dans leur questionnaire communautaire pour espérer voir débarquer la fonctionnalité dans votre secteur… un jour.

Cette stratégie de déploiement géographique ultra-localisée pose question. Whympr se concentre sur son territoire de naissance, ce qui se comprend, mais au détriment de tous les autres massifs où les skieurs ont tout autant besoin d’outils précis. Difficile de parler de « première mondiale » quand la couverture se limite à quelques vallées, aussi mythiques soient-elles.

La techno LiDAR : une vraie avancée

Un point très positif : la technologie LiDAR est, elle, déployée sur l’ensemble des Alpes (France, Italie, Suisse, Autriche, Allemagne et l’Espagne). La précision annoncée (1m horizontal / 10cm vertical contre 30m/10m pour les standards habituels) permet effectivement de mieux visualiser les arêtes, crêtes et ruptures de pente sur les cartes 3D.

Pour la préparation des sorties, c’est un vrai plus. Les nouveaux calques d’inclinaison, d’orientation des pentes et de zones de plat viennent compléter utilement la panoplie. Sur ce point, Whympr fait plus que le job et rattrape son retard et c’est une excellente nouvelle.

Une ergonomie qui peine à suivre

Mais voilà, avoir la meilleure technologie cartographique ne suffit pas si l’enveloppe qui la contient reste perfectible. Et c’est là que le bât blesse encore : j’ai un abonnement Whympr depuis de nombreuses années maintenant mais l’ergonomie globale de Whympr n’a pas évoluée pour accompagner ces innovations techniques. L’interface reste peu intuitive, la navigation parfois laborieuse, et l’expérience utilisateur globalement en retrait par rapport à ce qu’on serait en droit d’attendre d’une application qui se positionne comme « l’outil outdoor le plus précis ».

On a beau avoir des données ultra-précises sous le capot, si l’accès à ces données demande trois manipulations de trop ou que la fluidité n’est pas au rendez-vous, l’usage au quotidien s’en ressent. Une refonte de l’UX/UI aurait clairement mérité de figurer au même niveau de priorité que ces développements cartographiques, même si cela reste une très bonne avancée qu’il est nécessaire de souligner encore une fois. C’est l’utilisateur qui parle, le passionné aussi, qui cherche la bonne app et ne l’a pas encore complètement trouvée.

Le fantôme de FatMap plane toujours

Difficile de ne pas penser à FatMap en testant ces nouveautés. L’application britannique avait su créer un outil très intéressant pour les skieurs hors piste et de rando : cartes détaillée, ergonomie fluide, couverture mondiale, communauté active. Son rachat puis son démantèlement par Strava a laissé un vide que personne n’a vraiment comblé depuis.

 Whympr tente de s’engouffrer dans la brèche, et c’est tout à son honneur. Les ambitions sont là, la technologie maintenant bien supérieure aussi. Mais entre les ambitions et la réalité du terrain (ou plutôt, des massifs couverts), il y a encore un gap encore trop significatif. Pour l’instant, on est loin du compte pour remplacer ce qu’était FatMap, mais il faut être patient.

Verdict ?

Whympr fait un grand pas dans la bonne direction avec sa carte 3D ultra précise et ses données LiDAR. Pour les Chamoniards et ceux qui fréquentent le massif du Mont-Blanc, c’est une évolution bienvenue qui mérite d’être testée. Pour tous les autres, l’attente continue, avec l’espoir que le déploiement s’accélère et que l’application gagne en cohérence globale.

En attendant, on garde Whympr dans notre quiver d’applications (avec ses 100 000 itinéraires et ses topos accessibles hors-ligne), mais sans illusion : la relève de FatMap n’est pas encore complètement arrivée.

  • Disponible sur App Store et Google Play
  • Modèle freemium incluant des services payants.
  • Abonnements Whympr Premium : 3 mois 14,99 € – 1 an 24,99 €