Accès au Mont-Blanc et sécurité dans le couloir du Goûter

L’ascension du Mont-Blanc, un objectif pour près de 30000 à 35000 personnes par an, au départ de Chamonix ou de Saint Gervais. Cette forte fréquentation fait du Mont Blanc un des sommets les plus attractifs au monde.

Sur la voie normale du Mont-Blanc, se trouve à 3 340 m d’altitude le Grand Couloir, passage obligé entre les refuges de Tête Rousse et du Goûter (2). Ce couloir est raviné par des chutes de pierres qui peuvent être meurtrières, surtout  lorsque les températures d’été font fondre le ciment de glace et de neige qui les retiennent.

Ainsi en 2003, la préfecture de Haute-Savoie avait fortement déconseillé l’accès au mont Blanc par ce couloir de l’aiguille du Goûter. Un gendarme avait même été positionné sur ce point de passage pour dissuader les alpinistes.

En janvier 2010, la fondation Petzl s’est engagée, en relation avec la Commune de Saint-Gervais Mont-Blanc, dans une réflexion à la fois éthique et technique qui concerne ce sommet emblématique du Mont Blanc.

Paul Petzl, célèbre fabricant de matériel de montagne, a également vu les pierres tomber en rafales et ressenti cette impression que la montagne allait s’effondrer sur lui. Frappé par cette situation sur ce passage sur fréquent, M.Petzl souhaite venir en aide sur ce sujet et souligne le point suivant:

«Le Mont-Blanc est l’un des  sommets le plus fréquenté au monde et son accès impose une réflexion. Faire en sorte que moins d’accidents se produisent, c’est une action de prévention. Bien sûr le risque zéro n’existe pas puisque le couloir ne représente qu’une petite partie de l’ascension ! Mais entre deux refuges, sur un itinéraire mondialement connu et très parcouru, nous pouvons envisager une amélioration de la sécurité.»

Ainsi, et en accord avec les guides des trois versants du Mont-Blanc (Saint-Gervais, Chamonix et Courmayeur en Italie), la fondation Petzl a décidé de présenter début janvier un avant-projet détaillé d’un pont enjambant le passage et survolant la trajectoire des pierres, parfaitement inséré dans l’environnement.

La contribution de la fondation Petzl ne vise pas à rendre plus facile l’accès par cet itinéraire, mais à limiter l’exposition aux dangers objectifs qui conduisent à trop de drames. Ainsi une concertation a été engagée avec les professionnels de la vallée, les guides ont d’ailleurs présenté des photographies prouvant la présence de blocs de très grande taille (50 tonnes) au sommet du couloir. Ainsi malgré cet ouvrage situé à 25 m de hauteur, il pourrait encore être touché par 3 % des blocs ce qui est loin d’être admissible.

Avec l’actuelle rénovation du refuge du Goûter et un investissement prévu de 6,5 M€ offrant une capacité accrue du refuge,  la question de la sécurité en aval de ce site se pose naturellement et n’est pas donc pas du tout infondée. Prochainement, une solution alternative devrait être présentée avec une galerie piétonne de 2 m de diamètre sous le couloir. Cependant, le coût de cette solution serait quant à lui deux à trois fois plus élevé que l’idée d’une passerelle.

Il est certain que ce dossier va faire parler de lui dans les prochains mois, nous essayerons de suivre les avancées sur ces différents propositions. Beaucoup de sujet sont en cours sur ce secteur du massif du Mont-Blanc avec notamment la nouveau refuge du Goûter.

Vous pouvez consulter ici les résultats de l’étude de l’avant-projet de sécurisation.

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